53,4
C’est ce que ma balance affichait tout à l’heure.
Et oui, c’était bien moi dessus ! Et non, je ne tenais pas la série complète des Harry Potter dans mes mains pour m’alourdir.
Bon, OK, c’était pas longtemps après avoir mangé, d’ici demain j’aurais bien perdu cinq cents grammes.
Mais quand même !
Ceux qui n’ont pas le privilège (ahem) de connaître ma personne physique auront peut-être du mal à comprendre les remarques qui précèdent.
Ils comprendront peut-être mieux si je leur dis qu’il y a trois ou quatre ans de ça, je devais peser 44 ou 45kg à tout casser, pour environ 1m63, ce qui n’est pas énorme. Si bien qu’on a déjà demandé à ma petite sœur si sa grande sœur n’était pas malade, parce qu’elle était bien maigrichonne quand même.
Il y a deux ans environ, je suis montée à 48kg, pour m’y stabiliser. C’est mieux, mais ce n’est toujours pas assez. Pas suffisant pour pouvoir donner son sang en tout cas. Et ça me mine.
Pourquoi je m’attarde sur toutes ces questions de poids ?
Et bien c’est simple. C’est parce que j’ai pris environ 5kg sur ces quatre derniers mois, et que chez moi c’est plutôt bon signe.
Très bon signe même.
Parce que la raison principale qui fait que je ne prends pas de poids, malgré le fait de manger pour quatre environ cinq fois par jour, c’est que je suis quelqu’un d’excessivement stressée, angoissée, anxieuse. Et que du coup, j’élimine beaucoup. Trop.
Et donc depuis quatre mois environ, il semblerait que quelque chose se soit débloqué.
Comment un tel miracle est-il possible ? Je crois qu’on peut trouver la réponse assez facilement dans les précédents posts de ce blog.
Le fait est que ces dernières semaines, j’entends se multiplier les « Tu as bonne mine » ou les « Tu as l’air épanouie » ou même les « On te sent vraiment heureuse » pour pas grand-chose.
Parce que j’ai dit bonjour. Peut-être avec un sourire moins timide qu’à l’ordinaire.
Parce que je pose vingt mille questions sans même attendre les réponses. Par excès d’enthousiasme.
Je ne le vois pas trop en me regardant dans le miroir, mais c’est peut-être vrai.
Que quelque chose a changé.
C’est facile de positiver, quand tout va bien.
Mais je ne peux pas m’en empêcher. Et en même temps, pourquoi s’en priver ?
Ce qui me permet de tenir pendant les coups durs, c’est de me dire que ça finira bien un jour.
Ce qui me permet de m’en remettre, petit à petit, c’est d’essayer d’y voir le bon. Et, quand je n’en trouve pas, de faire du bon avec ce qu’il y avait de mauvais.
Ca, c’est la théorie. En même temps, j’ai fait mon possible pour la mettre en pratique.
Parce que, pourquoi avoir si mal, si ça ne sert à rien ?
Que j’ai bien fait, d’être honnête avec moi-même. Même si j’y ai mis le temps.
Que j’ai bien fait, de dire basta !
Où en serais-je aujourd’hui, sinon ?
Je me suis toujours dit que les événements les plus pénibles, au fond, pouvaient, devaient servir à préparer le futur. Pour qu’il soit meilleur.
Un cavalier se relève plus performant d’une chute.
C’est marrant que je repense à ça maintenant. Parce que c’est précisément en tenant ce genre de discours que je me suis rapprochée – involontairement – de Martin la première fois.
En lui disant que si ses erreurs avaient ruiné une histoire maintenant, ça allait lui servir pour une prochaine peut-être, qu’il ne referait plus les mêmes. Qu’il en sortirait enrichi, d’une façon. Qu’il ne fallait pas s’enfermer avec ses idées noires, que tout ça n’était qu’une préparation pour un avenir meilleur.
Je crois qu’à l’époque, j’étais à mille lieues de penser qu’un jour, je devrais vérifier le bienfondé de mon propre conseil.
Finalement, j’y suis. Et que vois-je ?
Que malgré les déboires, les souffrances se sont arrêtées.
Qu’avoir connu des relations de déséquilibre fait que j’apprécie d’autant plus l’équilibre de ce jour.
Que le manque d’attention d’autrefois me fait m’émerveiller devant le moindre petit geste d’affection.
Que tout va bien, et que c’est en partie grâce à eux.
Alors merci. Et Adieu.
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