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Long Ago...

19 mai 2008 1 19 /05 /mai /2008 11:32

157

Aujourd’hui, c’est mon dernier jour de révision pour les premiers partiels, qui auront lieu entre demain et jeudi.
Comme je le dis souvent, dans ces cas-là, « ce que tu ne sais pas la veille, tu ne le sauras pas pour le lendemain, donc pas la peine de trop se prendre la tête. »
Bien sûr, la journée a commencé depuis quelques heures, de longues autres s’annoncent, donc j’aurai bien évidemment le temps de relire certains de mes cours, davantage pour me rafraîchir la mémoire que pour apprendre réellement.
Du coup, j’ai envie de profiter de cette matinée tranquille pour écrire un peu.

Ca va faire un mois que je ne suis pas venue ici, car entre les cours, les week ends et les révisions, c’était un peu compliqué. Pourtant j’en aurais eu des choses à dire. Plusieurs fois je me suis dit « tiens, ça vaudrait le coup que je parle un peu de ceci, ou de cela. » Seulement, toujours occupée ailleurs j’ai dû reporter. Et quand il s’agit d’écrire, surtout pour moi, reporter, c’est tuer. C’est peut-être une des seules choses que je partage avec Kerouac. The spontaneous prose.

Puis ça m’a pris hier soir encore. Mais j’étais très fatiguée. J’avais peur que ça soit parti ce matin, mais non. Je crois que ça m’a empêchée de dormir une bonne partie de la nuit, comme un goût d’inachevé. Et c’est toujours là, alors je vais peut-être le faire.

157, ce n’est pas le rang de ce post sur le blog (nous en sommes à vrai dire au 184ième). Ce n’est pas non plus le nombre de pompes que j’ai faites ce matin, ni le nombre de noisettes que j’ai ingurgitées cette semaine. Ce n’est pas non plus le nombre de pages qu’il me reste à lire pour terminer The Grapes of Wrath (entreprise que j’ai totalement laissée tomber, soit dit en passant), ni le nombre d’invitation à passer des quizzes  sur Facebook que j’ai reçues sur l’heure qui vient de passer.

Non.

157, c’est tout simplement le nombre de jours qui se sont écoulés depuis ce fameux soir d’hiver où j’ai raté les deux trains qui devaient me ramener chez moi.
C’est bien simple, en deux ans de dépendance à la SNCF, je n’avais raté en tout et pour tout qu’un train, et c’était parce que j’avais été physiquement ralentie par la grêle sur le chemin de la gare. Il m’était aussi arrivé de prendre le mauvais train, celui qui allait dans la direction opposée à celle que je voulais rallier. Mais ça, c’est autre chose.

Je rate deux trains dans la même soirée, mais comme si malheur était bon à quelque chose, comme si le destin avait décidé de se mêler des affaires des autres pour changer, il a fallu que ce soit chez une Guimauve que je trouve refuge.

On avait déjà vu des spaghettis à la guimauve. Il était temps de découvrir les nouillettes à la guimauve. Ce sont les mêmes, mais en plus petites.

157, ça ne correspond pas à grand-chose. Ce n’est pas un anniversaire, ni même une commémoration mensuelle. Au niveau de l’année civile, ça ne représente rien. Au niveau de l’année universitaire non plus. Ce n’est même pas un nombre pair.
En fait il n’y a pas de raison particulière qui motive ma prise de parole aujourd’hui. Si ce n’est peut-être d’en avoir envie.
Je crois avoir toujours eu ce côté un peu non-conformiste, cette envie de gestes forts au quotidien et pas seulement à une date précise. Il n’y a qu’à ce souvenir de mon post traitant de la Saint Valentin pour s’en persuader.

Je crois que je suis simplement dans un de ces jours où.

J’ai envie de parler de ce garçon que j’appelle très nunuchement ma Guimauve (alors qu’en fait, il est assez rare que j’utilise cette expression). J’ai envie de lui dire certaines choses, mais j’ai aussi envie de les dire aux autres, qui passent par ici.

Il y a des choses privées qu’on ne peut dire qu’en face à face, ou dans une lettre. D’autres, publiques, qui ont leur place ici.
Et il y a peut-être une autre catégorie de choses au milieu. Qui sont plutôt d’ordre privé, peut-être, mais qu’on a quand même envie de dire aux autres.

Parce que ce garçon, il change ma vie depuis 157 jours, et que j’ai envie de lui dire. Mais en fait, il n’y a pas qu’à lui que j’ai envie de le dire.
J’ai envie d’en parler un peu ici (oh, mais juste ce qu’il faut) parce qu’après tout, l’immense majorité des gens qui se manifestent sont des amis, ou des proches. Et que puisqu’ils ne peuvent pas se rendre compte par eux-mêmes de qui est ce magicien des temps modernes, il faut bien que je leur dise. Parce que c’est important.
Parce que moi, j’aime savoir quand mes proches sont heureux. J’aime savoir ce qui va bien. Parce que même si je suis au fond du trou, ça me donne le sourire. Parce qu’il est naturel, je pense, de se réjouir du bonheur de ceux qu’on aime. Parce qu’on les aime, tout est là.
Alors je me dis que peut-être ce que j’ai à dire en intéressera certains. A défaut de les intéresser, peut-être que ça leur tirera un sourire.
Et puis pour lui, c’est loin de vouloir dire la fin des lettres, la fin du privé. Peut-être que c’est juste le faire rentrer un peu plus dans la famille.
Pas le piéger. Pas lui mettre la corde au cou. Après tout, qui sait de quoi demain sera fait ? Pas moi en tout cas.
J’ai toujours été un peu superstitieuse, au fond. A me dire que dire ce qui est bien, c’est inviter inévitablement quelque force obscure à venir mettre le dawa. Il faut croire que ça aussi, c’est en train de changer.
Bien sûr, les amis sont là depuis le début, qui m’ont aidée à défricher le terrain, déterrer les cailloux et déblayer les gravats, faire les fondations.
Mais peut-être qu’il est en train de poser les premières pierres. On verra peut-être plus tard s’il a bien fait son travail.


Celui qui se fiche bien du fait que je ne sois pas si jolie que ça, du moment qu’il peut me câliner et me bisouter,
Celui qui a d’ailleurs comblé en quelques mois le déficit câlins et bisous d’une vie entière,
Celui qui m’a fait prendre en quatre mois les quatre kilos qui me manquaient depuis quatre ans,
Celui qui rit à mes blagues les plus pourries et les plus grasses,
Celui pour qui cet humour vaseux semble d’ailleurs être une qualité,
Celui qui valorise au moins tout autant ma geekitude (une fois encore, merci PI xD),
Celui qui passe son temps à me rassurer, parfois avant même que j’aie pu avoir la moindre crainte (à ce rythme là, je vais finir à ne plus en avoir… m’enfin, y’a encore du boulot ^^),
Celui qui a fait son premier don du sang avec moi,
Celui qui ose me présenter à ses amis et à sa famille, malgré ma qualité de doryphore,
Celui qui est toujours content, et qui ose se demander si c’est un défaut,
Celui qui fait un détour de trois kilomètres, alors qu’il fait nuit, qu’il vient de rouler pendant 1h30 et qu’il a son amie à ramener chez elle, juste pour m’embrasser et repartir pour 30mn de route,
Celui qui me porte avec son simple poignet et qui révère mon PF,
Celui qui s’accroche à mon cou juste pour sentir le gel douche sur ma peau,
Celui qui me demande déjà quand est-ce qu’on va se revoir alors qu’il n’est pas encore parti, qui me retient autant que je le retiens au moment de se dire au revoir,
Celui qui mange moins que moi, et à qui ça fait plaisir,
Celui qui fait la cuisine pendant que je regarde Plus Belle la Vie, et à qui ça fait aussi plaisir,
Celui avec qui on a toujours quelque chose à dire, ou une blague à faire,
Celui qui est content de m’entendre parler, et qui en redemande (peut être autrement glosé en « celui qui est maso »),
Celui qui me trouve conciliante, quand tous les autres me trouvent dure et exigeante,
Celui qui s’inquiète quand je ne suis pas connectée sur MSN après 21h ou que je ne lui ai pas envoyé de message depuis douze heures,
Celui qui intègre à une rapidité affolante tout ce que je peux lui raconter, du simple détail à l’élément essentiel du quotidien, ce qui donne l’impression qu’il me connaît depuis toujours,
Celui qui trouve sa générosité et sa bonne humeur normales et qui ne comprend pas qu’on puisse considérer que ça soit une qualité,
Celui qui parle un langage plus qu’étrange quand il joue à DotA avec ses potes, qui sont étonnés que je le laisse faire,
Celui qui a un accent aveyronnais si prononcé que ma mère et ma sœur aiment bien le taquiner,
Celui qui se tape des heures et des heures de route tout seul, parce que je ne peux pas conduire, pour m’emmener au Futuroscope où il est déjà allé, sacrifiant ainsi de précieuses heures de sommeil,
Celui qui se moque de moi parce que j’aime passer ma journée en pyjama, alors qu’il passe la moitié de sa journée à dormir et que l’un dans l’autre, ça se vaut,
Celui qui est un juriste et qui sursaute lorsqu’il m’entend dire « de facto »,
Celui avec qui j’ai le plus grand nombre d’archives de conversation MSN, dans lesquelles je ne suis PAS la seule à parler,
Celui qui a des yeux à mourir, à propos desquels j’ai bassiné tout le monde pendant des semaines avant de vraiment lui parler,
Celui qui est l'un des principaux facteurs du fait que je ne blogue plus,
Celui qui porte pourtant la plus grande des attentions à lire ce que j’écris,
Celui qui campe devant la librairie de Rodez pour être le premier à lire le dernier des Harry Potter (alors qu’il aurait pu être à la rencontre PI à Paris, tsss),
Celui que je bassine avec Bordeaux, et qui n’a même pas peur,
Celui qui aurait pu devenir prof de philo,
Celui qui heureusement a changé de voie, m’assurant ainsi un train de vie confortable si j’arrive à ne pas le faire fuir d’ici là (parce que ce n’est pas avec mon salaire de prof qu’on va faire grand-chose),
Celui qui s’acharne à refaire mon éducation musicale,
Celui qui aime le Nutella plus que de raison,
Celui qui m’aime peut-être,
Celui que moi, j’aime sans me poser de question.
Celui qui est un peu tout ça, et en même temps tellement d’autres choses.

 

Peut-être qu’il ne va pas trop aimer le fait que je mette tout ça ici. Je ne sais pas. Peut-être qu’il aurait préféré être le seul à le lire.
En même temps, c’est tout à fait le genre de choses que je vais aller dire en conversation avec des amis, lorsqu’on va parler de lui (ce qui arrive inévitablement).
Finalement, vous ne le connaissez pas plus. Ce sont là les paroles d’une amoureuse, elles manquent donc fatalement d’objectivité.
Mais en fait, ce n’est pas vraiment le but, de faire son portrait. Finalement, on en revient toujours au même fil égocentrique. C’est de moi dont il s’agit.
Mais moi, c’est bien plus compliqué que simplement moi.
Certains penseront que c’est inutile d’écrire tout ça, que c’est dangereux aussi. Parce que le jour où tout s’arrêtera, ça sera très douloureux.
Et bien le jour où ça s’arrêtera, et que je me relirai, je me dirais sans doute que j’ai été bien heureuse, et rien que ça, c’est suffisant.
Parce que quand je regarde autour de moi, et que j’aperçois des gens qui ne cherchent qu’à se consoler d’un chagrin au dépend d’une autre personne, même si c’est sans doute involontaire, ou d’autres qui s’embourbent dans des relations malsaines parce qu’ils ont peut-être peur de devoir tout recommencer, j’ai envie de crier la chance que j’ai, moi, d’être dans un moment où les seules larmes que je verse, ce sont des larmes de bonheur ou de manque. De répondre en toute honnêteté que tout va bien entre lui et moi quand on me pose la question, parce qu’on n’a jamais aucune raison de se disputer, ou qu’il ne dit ou fait jamais rien qui me blesse et qu’on est bien plus simplement. Et que jusqu’à maintenant, avec le recul, je m’aperçois que je ne savais pas ce que c’était.

C’est drôle en fait. Parce que je n’aime pas spécialement ça, la guimauve.

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commentaires

N
Ouh que oui ma CTO, c'est ce que je me dis tous les jours (faut que je trouve un moyen de l'attacher celui-là ^^).Le pays basque, c'est bon pour le rechargement des batteries :°)Vive la CTO, moi j'dis xD
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L
"Celui qui fait la cuisine pendant que je regarde Plus Belle la Vie"Ya rien à dire, il est définitivement parfait ;)Contente de lire cet article, mais je ne fais que répéter ce que les précédents commentateurs ont dit.Camille, tes ondes de bonne humeur ont forcément une grande influence sur la CTO. Donc ton bonheur est également le mien ;) 
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Z
On s'en fiche de l'objectivité Camille :D Du moment que tu es heureuse. Contente d'avoir de tes nouvelles ^^
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M
Un petit passage plus que furtif pour cause de partiels qui commencent jeudi xD*Positiiiive Attittuuude, Camille ! Yeaaah!*Sinon, en effet, ce n'est pas avec le salaire d'un prof qu'on peut faire grand-chose, hein. Pire, pire, pire, il paraîtrait qu'en France vous êtes mieux payés que chez nous, en Belgique ^^Contente de savoir que tout va pour le mieux avec ton Mike-qui-a-de-trop-beaux-yeux --> cette remarque m'a fait sourire car je me souviens que tu m'en avais parlé avant même de lui parler =D .
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P
Ca c'est article comme je les aime grand maman ! pas que j'aime pas tes autres articles hein xDIl respire le bonheur, la joie de vivre et l'amour, et ça, je suis tellement contente pour toi que tu a failli m'arracher une petite larme.Hormone de femme enceinte ? ou pas !Profites de ce bonheur que tu mérite tant, emmerde les envieux, et laisse ta guimauve prendre soin de toi :)plein de bisous !
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