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Long Ago...

9 mars 2007 5 09 /03 /mars /2007 09:17
Comment ça va ?
Non c'è male.

Ca, c'est ce que je dis. Et objectivement, je n'ai pas trop de raison de penser le contraire.
Et pourtant hier, de façon assez incompréhensible, je me suis vue d'une humeur de chien.
Je me rendais bien compte que je parlais assez mal à ma soeur, avec très peu d'enthousiasme à ma mère, voire de l'agacement même. Que je m'impatientais très vite, et pour pas grand chose.

Ce sont des observations. Parce qu'à côté de ça je n'ai vraiment pas de raison apparente d'être de mauvaise humeur. Ce n'est pas de la vraie mauvaise humeur d'ailleurs. Du moins, pas comme d'habitude. Simplement des réactions inappropriées et sans justification.
Et là, on pourrait très bien me demander ce que c'est, selon moi, la mauvaise humeur ^^

M'enfin, mauvaise humeur ou pas, c'est ce qui a motivé ce post bidon d'hier, partiellement recopié d'un ancien message de tazoatrekei, comme n'a pas manqué de le souligner Gaëlle.
En fait, ça fait un petit moment que je n'écris plus.
Parce que je n'en ai pas le temps d'une part, mais pas seulement. Parce que quand je suis un peu disponible, ça ne me vient plus.
Dans l'absolu, ce n'est pas grave. Dans le sens où mon blog me sert un peu d'exutoire, on pourrait se dire que c'est simplement que je n'ai rien à évacuer.
Seulement ça me fait bizarre ^^
Alors bon, je poste un petit truc, une petite phrase par-ci par-là, histoire de dire.

Parce que je me dis peut-être que c'est en me lançant que ça va venir. Parce qu'il y a forcément quelque chose. Et que ce n'est pas bon pour moi de tout garder à l'intérieur, sous pression.
Seulement, visiblement le forcing avec moi, ça ne marche pas (mais ça, on le savait déjà ^^).

Je fais peut-être une sorte de crise identitaire. A me demander si je fais bien de montrer autant de choses de moi. A me demander lesquelles précisément peuvent avoir un intérêt pour d'autres. A m'interroger sur ce qui fait que les gens qui ne me connaissent que par le Net, dans l'ensemble, aiment bien parler avec moi.
Ca me serait vraiment utile de savoir si je suis vraiment si différente que ça de derrière mon écran. De savoir en quoi. Et surtout, de savoir ce qui me rend plus ou moins intéressante. Que je puisse peut-être mettre l'accent dessus chez moi.

En fait si je ne me connaissais pas, je penserais que je suis en train de tomber amoureuse.
Et ça non.
Pas maintenant, et pas comme ça.

*

Aujourd'hui, il fait beau. Je pense que je vais aller faire quelques courses et m'oxygéner un peu. Je prends ma journée pour moi, pour changer, comme ça j'aurais des choses à raconter en cours d'italien (maintenant qu'on a appris le présent, le passé composé, le futur et le conditionnel, je devrais pouvoir étendre mon champ de communication), et comme ça la prof arrêtera de dire que je passe des week end déprimants à travailler XD
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8 mars 2007 4 08 /03 /mars /2007 19:35
Comment passer à côté.
De la Journée Internationale de la Femme.

(et bien c'est assez facile de passer à côté en fait... si je ne l'avais pas entendu au 6-9 ce matin, je ne m'en serais jamais souvenue ^^)

Et oui, parce que nous les femmes, nous avons droit à une journée dans l'année.
Une journée pour les femmes, 364 et quart pour les hommes... si, si, le partage est égal :D

La Journée de la Femme en fait, ça n'a pas trop d'intérêt. Je vois plutôt ça comme quelque chose de plutôt folklorique.

Je ne suis pas féministe à proprement parler. Je pense simplement que j'ai un profond dégoût de l'injustice.
Et je ne me sens pas trop de partir dans une discussion sérieuse et bien menée sur la question des rapports entre hommes et femmes.
Alors, histoire de se détendre un peu les zygomatiques, je vais reprendre quelques petits trucs que j'ai jadis reçu dans ma boîte mail, et une petite blague pour la route, pour qu'on se rende bien compte d'à quel point mon cerveau est en bouillie XD

Premier truc que je trouve sympa et qui me fait beaucoup penser à la chanson Knock Em Out de Lily Allen. Quelques répliques bien cinglantes à adresser aux gros lourdeaux qu'on peut parfois croiser... Je sais, c'est atrocement méchant...

Lui: Salut! On est pas sorti ensemble déjà une fois, ou deux ?
Elle: C'est possible une fois mais je ne fais jamais deux fois la même erreur !

Lui: M'accordez-vous le plaisir de cette danse ?
Elle: Non merci, j'aimerais avoir du plaisir aussi !

Lui: Comment avez-vous fait pour être si belle ?
Elle: On a dû me donner votre part !

Lui: Votre visage doit faire tourner quelques têtes !
Elle: Et le vôtre doit retourner quelques estomacs !

Lui: Allez, ne soyez pas timide, demandez-moi de sortir !
Elle: D'accord, veuillez sortir s'il vous plaît !

Lui: Je crois que je pourrai vous rendre très heureuse !
Elle: Pourquoi ? Vous partez ?

Lui: Que répondriez-vous si je vous demandais de m'épouser ?
Elle: Rien! Je ne peux pas rire et parler en même temps !

Je sais, c'est atrocement méchant... Mais ça nous change un peu des blagues sur les blondes^^
Et puisqu'on parle de blagues, y'en a une que j'ai entendue il y a quelques semaines de ça dans un film, et que j'ai trouvé trop mignonne (elle était racontée par une petite fille dans le film, c'était trop chou ^^).

Ce sont trois petits garçons qui trouvent un jour une lampe magique. Enfin, ils ne savent pas qu'elle est magique jusqu'à ce qu'ils la frottent et qu'un génie en sorte. Le génie accorde un voeu à chacun de ses maîtres.
Le premier petit garçon fait le sien :
"Je veux être la personne la plus intelligente de la Terre !"
"Pouf, ça y est, fait le génie, tu es le garçon le plus intelligent de la Terre."
Au tour du second :
"Je veux être encore plus intelligent !"
"Pouf ! ça y est, tu es plus intelligent," fait le génie.
Arrive le troisième :
"Et moi, je veux être encore plus intelligent qu'eux !"
"Pouf, fait le génie, ça y est, tu es une fille !"

Mouahahaha, j'ai envie de dire ^^
OK, ça ne fait rire que moi ^^

Regardez-moi, je fais des blagues bidons alors que des femmes avec de vraies revendications tiennent sans doute cette journée pour sacrée.
Disons que j'ai toujours le même mal à supporter toutes ces journées nationales, mondiales etc... qui ont peut-être l'avantage de mettre sur le devant de la scène certaines associations méritantes qui font un grand travail, mais qui ne sont peut-être pas vraiment prises au sérieux... Moi la première, je n'adhère pas.

Il faut des rites. Et des "journées nationales" on en a organisées un petit paquet avec l'Elite ^^ Mais au final, elles n'avaient d'importance que pour nous, et c'est peut-être mieux comme ça ^^

Je joue souvent avec la lutte des sexes. Je fais souvent des blagues vaseuses sur la prétendue supériorité des femmes. Mais j'ai l'impression d'en être tellement loin... Je veux dire, c'est tellement facile de toujours vouloir tout hiérarchiser. J'ai vraiment du mal à saisir pourquoi on vit dans un monde aussi machiste, car quoi qu'on dise, des inégalités inacceptables persistent encore.
C'est tellement ridicule.
Je n'ai pas spécialement d'affinité envers les garçons ou les filles. J'ai des affinités avec les gens.

Bref, j'ai dit plus haut que je n'avais pas la tête à faire un post intelligent. C'est toujours le cas, alors je vais conclure par une petite histoire, qui veut dire beaucoup....

*
La Folie décida d'inviter ses amis pour prendre un café chez elle.
Tous les invités y allèrent. Après le café la Folie proposa:
On joue à cache-cache ?
Cache-cache ? C'est quoi, ça ?, demanda la Curiosité.
Cache-cache est un jeu. Je compte jusqu'à cent et vous vous cachez.
Quand j'ai fini de compter je cherche, et le premier que je trouve
sera le prochain à compter.
Tous acceptèrent, sauf la Peur et la Paresse.
1, 2, 3,..., la Folie commença à compter.
L'Empressement se cacha le premier, n'importe où.
La Timidité, timide comme toujours, se cacha dans une touffe d'arbre.
La Joie courut au milieu du jardin.
La Tristesse commença à pleurer, car elle ne trouvait pas d'endroit approprié
pour se cacher.
L'Envie accompagna le Triomphe et se cacha près de lui derrière un rocher.
La Folie continuait de compter tandis que ses amis se cachaient.
Le Désespoir était désespéré en voyant que la Folie était déjà à quatre
vingt dix-neuf.
CENT ! cria la Folie. Je vais commencer à chercher...
La première à être trouvée fut la Curiosité, car elle n'avait pu
s'empêcher de sortir de sa cachette pour voir qui serait le premier
découvert.
En regardant sur le côté, la Folie vit le Doute au-dessus d'une clôture ne
sachant pas de quel côté il serait mieux caché.
Et ainsi de suite, elle découvrit la Joie, la Tristesse, la Timidité...
Quand ils furent tous réunis, la Curiosité demanda :
Où est l'Amour ?
Personne ne l'avait vu. La Folie commença à le chercher.
Elle chercha au-dessus d'une montagne, dans les rivières au pied des rochers.
Mais elle ne trouvait pas l'Amour.
Cherchant de tous côtés, la Folie vit un rosier, pris un bout de bois et
commença à chercher parmi les branches, lorsque soudain elle entendit un cri.
C'était l'Amour, qui criait parce qu'une épine lui avait crevé un oeil.
La Folie ne savait pas quoi faire. Elle s'excusa, implora l'Amour pour avoir
son pardon et alla jusqu'a lui promettre de le suivre pour toujours. L'Amour
accepta les excuses.
Aujourd'hui, l'Amour est aveugle et la Folie l'accompagne toujours.

*


On se charrie, on se cherche, on se taquine... mais au final, qu'est-ce qu'on ferait les uns sans les autres ?
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6 mars 2007 2 06 /03 /mars /2007 21:49
Full many a flower is born to blush unseen, and waste its sweetness on the desert air.

Thomas Gray.
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4 mars 2007 7 04 /03 /mars /2007 11:41
Alors que certains font augmenter la fréquence de postage de façon quasi-exponentielle sur leur blog (non non, je ne pense à personne en particulier *siffle*), il se trouve que je suis en plein dans une "période sans".
En fait la rentrée s'est bien fait sentir, j'ai pas mal de boulot (oh le joli euphémisme ^^), par conséquent je n'ai plus vraiment la liberté d'esprit nécessaire pour méditer.
Je passe mon temps à ingurgiter le contenu de mes bouquins, à tel point d'ailleurs que j'ai des moments de blackout, du genre : ma petite soeur me parle, l'idée met bien dix secondes à arriver à mon cerveau ("euh... tu m'as dit quelque chose, c'est ça ?"), elle répète, je mets quelques secondes à comprendre ce qu'elle dit, quelques secondes à formuler mentalement une réponse, quelques secondes pour la dire (et à son regard un peu perdu, d'autres petites secondes pour lui demander "euh, je t'ai répondu là où j'ai juste pensé ?") ^^
Bon, ça c'est surtout quand on me sort de mon travail de façon inattendue, je ne suis pas encore bonne à mettre en HP (quoique... ^^)

Bref, tout ça pour dire que mon cerveau doit atteindre l'efficacité de celui d'une huître quand je sors de mes bouquins, ce qui explique peut-être la période de flou artistique dans laquelle je suis plongée.

Du coup, je me contente de consulter les blogs des autres (ceux qui se trouvent dans les liens) et d'écouter de la musique.

Et en matière de musique, j'ai eu deux coups de coeur dans la quinzaine qui vient de passer.

Le premier, John Mayer.
C'est toujours très difficile de faire rentrer la musique dans des cases, alors pour faire simple, je dirais juste que John Mayer est un jeune guitariste dont le répertoire s'étend de la pop au blues en passant par le rock.
En cliquant sur l'image vous pourrez visionner le clip d'une chanson que j'aime particulièrement, Bigger than my Body.


J'aime beaucoup.

Ensuite, deuxième coup de coeur, Jehro.
Jehro, c'est un melting pot à lui tout seul. Auteur compositeur interprète marseillais, il chante en anglais et en espagnol, une sorte de mélange entre Ben Harper et Bob Marley.
En cliquant sur l'image, vous serez redirigé vers le clip de la chanson I Want Love qui m'a bercée quasiment toute la semaine, même si le sujet est plutôt sérieux.


Deux styles assez différents pour deux coups de coeur musicaux de la même intensité, nés sous le signe de la douceur.

Sur ce, ma mère m'appelle pour mettre la table et c'est tant mieux, parce que je ne sais pas trop quoi dire ^^
En fait j'aurais dû attendre pour poster ce message sous de meilleures auspices. Mais c'est maintenant que cette musique m'accompagne.
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23 février 2007 5 23 /02 /février /2007 21:00
Il y a des jours comme ça où je me demande ce que j'ai fait pendant mon enfance.
Oui, des jours comme ça où on apprend que certains gestes auxquels on ne prête pas attention, qu'on fait parfois machinalement, sont parfois détenteur d'un sens caché connu de tous vos pairs... mais pas de vous.
Des jours comme ça où on se dit "c'est pas possible, mais j'étais où moi quand ça a été convenu cette connerie ?"
Des jours comme ça où on se dit que le temps passe à une vitesse fulgurante.

*
*
*

Aujourd'hui, après avoir travaillé un certain temps, j'avais besoin d'une pause.
Et que fait Camille quand elle a un peu de temps pour elle ?
Depuis quelques temps maintenant, elle lit.

La lecture, c'est loin d'être un talent inné chez moi. Je suis sûre que ma mère s'en souvient. Elle a tout fait pour essayer de m'apprendre à lire.
Pendant les vacances d'été. Non mais ça va pas la tête ?!
Elle s'y est cassé les dents d'ailleurs. Car, c'était vrai à l'époque, et ça l'est toujours : quand Camille ne veut pas, Camille ne fait pas.

Et oui, Camille a un caractère de merde ^^

J'ai toujours préféré qu'on me parle. Qu'on m'enseigne les choses, par la voix. Aujourd'hui encore, je ne suis pas une grosse lectrice. Mais je pense que c'est comme tout. Je lis peu, mais je lis avec passion.
J'ai toujours aimé les cours de français, puis de littérature. Mais pas plus que ça. J'aimais ça comme je pouvais aimer beaucoup d'autres matières. J'ai toujours beaucoup aimé l'école. J'aime toujours beaucoup l'école.
Mais je crois que mon attirance pour la littérature a vraiment commencé à partir de la terminale. En fait, bizarrement, ce n'était pas grâce au cours de lettres (même si j'aimais bien ça), mais grâce au cours de philo. Au cours de Grec aussi, peut-être. En fait c'est grâce aux profs de philo et de Grec, qui m'ont peut-être ouvert des portes que je n'avais jamais remarquées.
Et ça s'est vraiment confirmé à mon entrée à la fac, avec John.

*
*
*

Aujourd'hui donc, après avoir travaillé, j'ai voulu me prendre quelques instants, pour lire un peu.
Et j'ai attrapé Le Petit Prince, dans la bibliothèque.

Et là, c'est le moment où tout le monde va se dire "cette fille, c'est une vraie arnaque".

Oui, parce que ce que je n'ai pas encore dit, c'est que c'est la première fois que je le lisais.
Et oui.
J'ai dix-neuf ans passé, et c'est la première fois que je lisais  Le Petit Prince. Ce grand classique de la littérature française que tout le monde a lu en primaire. Que tout le monde connaît.

Mieux vaut tard que jamais. (Allez Gaëlle, tu peux le faire... ^^)

Au final, ça ne me donne pas plus de complexe que ça. J'ai appris pas plus tard qu'il y a quelques jours grâce à un test qu'on fait faire aux étudiants en IUFM, paraît-il, que j'étais hors normes.
Il faut croire que j'ai une vitesse de maturation différente de celle du commun des mortels. ^^
La vérité, c'est qu'il faut que je lise un livre au moins deux fois pour vraiment l'intégrer. Et que certains livres que je disais connaître, pour les avoir lus au collège, se sont avérés de véritables étrangers. Parce que, s'il m'arrive de les relire maintenant, je me rend compte que je n'avais ou rien compris, ou rien pris à la bonne mesure.

Je n'ai déjà pas une immense culture, s'il faut que je reprenne tout à zéro !

Du Petit Prince, je ne connaissais que le fameux "S'il vous plaît... dessine-moi un mouton..." et un ou deux extraits, comme ça.
Et il y en a un notamment, que j'aime beaucoup, et que je vais me permettre de recopier. Il est un peu long, mais c'est parce qu'il faudrait presque que je recopie tout le livre. Difficile de réussir à s'arrêter.


XXI

   C'est alors qu'apparut le renard.
-Bonjour, dit le renard.
-Bonjour, répondit poliment le petit prince, qui se retourna mais ne vit rien.
-Je suis là, dit la voix, sous le pommier.
-Qui es-tu ? dit le petit prince. Tu es bien joli...
-Je suis un renard, dit le renard.
-Viens jouer avec moi, lui propose le petit prince. Je suis tellement triste...
-Je ne puis pas jouer avec toi, dit le renard. Je ne suis pas apprivoisé.
-Ah ! pardon, fit le petit prince.
   Mais après réflexion, il ajouta :
-Qu'est-ce que signifie "apprivoiser" ?
-Tu n'es pas d'ici, dit le renard. Que cherches-tu ?
-Je cherche les hommes, dit le petit prince. Qu'est-ce que signifie "apprivoiser" ?
-Les hommes, dit le renard, ils ont des fusils et ils chassent. C'est bien gênant ! Ils élèvent aussi des poules. C'est leur seul intérêt. Tu cherches des poules ?
-Non, dit le petit prince. Je cherche des amis. Qu'est-ce que signifie "apprivoiser" ?
-C'est une chose trop oubliée, dit le renard. Ca signifie "créer des liens..."
-Créer des liens ?
-Bien sûr, dit le renard. Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serais pour toi unique au monde...
-Je commence à comprendre, dit le petit prince. Il y a une fleur... je crois qu'elle m'a apprivoisé...
-C'est possible, dit le renard. On voit sur la Terre toutes sortes de choses...
-Oh ! ce n'est pas sur la Terre, dit le petit prince.
   Le renard parut très intrigué :
-Sur une autre planète ?
-Oui.
-Il y a des chasseurs, sur cette planète-là ?
-Non.
-Ca, c'est intéressant ! Et des poules ?
-Non.
-Rien n'est parfait, soupira le renard.
   Mais le renard revint à son idée :
-Ma vie est monotone. Je chasse les poules, les hommes me chassent. Toutes les poules se ressemblent. Je m'ennuie donc un peu. Mais si tu m'apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée. Je connaîtrai un bruit de pas qui sera différent de tous les autres. Les autres pas me font rentrer sous terre. Le tien m'appellera hors du terrier, comme une musique. Et puis regarde ! Tu vois, là-bas, les champs de blé ? Je ne mange pas de pain. Le blé pour moi est inutile. Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c'est triste ! Mais tu as des cheveux couleur d'or. Alors ce sera merveilleux quand tu m'auras apprivoisé ! Le blé, qui est doré, me fera souvenir de toi. Et j'aimerai le bruit du vent dans le blé...
   Le renard se tut et regarda longtemps le petit prince :
-S'il te plaît... apprivoise-moi ! dit-il.
-Je veux bien, répondit le petit prince, mais je n'ai pas beaucoup de temps. J'ai des amis à découvrir et beaucoup de choses à connaître.
-On ne connaît que les choses qu'on apprivoise, dit le renard. Les hommes n'ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n'existe point de marchands d'amis, les hommes n'ont plus d'amis. Si tu veux un ami, apprivoise-moi !
-Que faut-il faire ? dit le petit prince.
-Il faut être très patient, répondit le renard. Tu t'assoiras d'abord un peu loin de moi, comme ça, dans l'herbe. Je te regarderai du coin de l'oeil, et tu ne diras rien. Le langage est source de malentendus. Mais, chaque jour, tu pourras t'asseoir un peu plus près...
   Le lendemain revint le petit prince.
-Il eût mieux valu revenir à la même heure, dit le renard. Si tu viens, par exemple, à quatre heures de l'après-midi, dès trois heures je commencerai d'être heureux. Plus l'heure avancera, plus je me sentirai heureux. A quatre heures, déjà, je m'agiterai et m'inquiéterai ; je découvrirai le prix du bonheur ! Mais si tu viens n'importe quand, je ne saurai jamais à quelle heure m'habiller le coeur... Il faut des rites.
-Qu'est-ce qu'un rite ? dit le petit prince.
-C'est aussi quelque chose de trop oublié, dit le renard. C'est ce qui fait qu'un jour est différent des autres jours, une heure, des autres heures. Il y a un rite, par exemple, chez mes chasseurs. Ils dansent le jeudi avec les filles du village. Alors le jeudi est jour merveilleux ! Je vais me promener jusqu'à la vigne. Si les chasseurs dansaient n'importe quand, les jours se ressembleraient tous, et je n'aurais point de vacances.
   Ainsi le petit prince apprivoisa le renard. Et quand l'heure du départ fut proche :
-Ah ! dit le renard... Je pleurerai.
-C'est ta faute, dit le petit prince, je ne te souhaitais point de mal, mais tu as voulu que je t'apprivoise...
-Bien sûr, dit le renard.
-Mais tu vas pleurer ! dit le petit prince.
-Bien sûr, dit le renard.
-Alors tu n'y gagnes rien !
-J'y gagne, dit le renard, à cause de la couleur du blé.
   Puis il ajouta :
-Va revoir les roses. Tu comprendras que la tienne est unique au monde. Tu reviendras me dire adieu, et je te ferai cadeau d'un secret.
   Le petit prince s'en fut revoir les roses.
-Vous n'êtes pas du tout semblables à ma rose, vous n'êtes rien encore, leur dit-il. Personne ne vous a apprivoisées et vous n'avez apprivoisé personne. Vous êtes comme était mon renard. Ce n'était qu'un renard semblable à cent mille autres. Mais j'en ai fait mon ami, et il est maintenant unique au monde.
   Et les roses étaient gênées.
-Vous êtes belles, mais vous êtes vides, leur dit-il encore. On ne peut pas mourir pour vous. Bien sûr, ma rose à moi, un passant ordinaire croirait qu'elle vous ressemble. Mais à elle seule elle est plus importante que vous toutes, puisque c'est elle que j'ai arrosée. Puisque c'est elle que j'ai mise sous globe. Puisque c'est elle que j'ai abritée par le paravent. Puisque c'est elle dont j'ai tué les chenilles (sauf les deux ou trois pour les papillons). Puisque c'est elle que j'ai écoutée se plaindre, ou se vanter, ou même quelquefois se taire. Puisque c'est ma rose.
   Et il revint vers le renard :
-Adieu, dit-il...
-Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu'avec le coeur. L'essentiel est invisible pour les yeux.
-L'essentiel est invisible pour les yeux, répéta le petit prince, afin de se souvenir.
-C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.
-C'est le temps que j'ai perdu pour ma rose... fit le petit prince, afin de se souvenir.
-Les hommes ont oublié cette vérité, dit le renard. Mais tu ne dois pas l'oublier. Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. Tu es responsable de ta rose...
-Je suis responsable de ma rose... répéta le petit prince, afin de se souvenir.

Au final j'ai recopié tout le chapitre ^^

Mais j'ai beau retourner la chose, il n'y a pas un mot que je jetterais là-dedans.
J'ai mis quelques passages en gras, qui me semblent les plus forts, mais sans les autres ils ne sont rien.
Le vrai est le tout.
Qu'est-ce qu'un ami ? Qu'est-ce que l'amitié ?
Créer des liens. Apprivoiser. S'apprivoiser. Il est important, le réflexif. Cette réciprocité qui fait tout, sine qua non.
Aujourd'hui plus que jamais, l'amitié tient une place primordiale dans ma vie. Car, comme pour le renard, elle me semble parfois bien monotone.
Je garde tout un tas d'objets. J'ai des photos un peu partout dans ma chambre. des cartes, des souvenirs...
Tout, absolument tout peut me faire penser à mes amis. De la même façon que, tous les jours depuis quelques semaines, je me débrouille à tomber sur quelque chose qui m'évoque la ville de Bordeaux, il se passe difficilement une seconde sans que quelque chose me rappelle l'un de vous. Vous tous même. Parfois même je passe pour une folle. Ou plutôt pour une originale, comme disent les gens bien élevés...
Mais ça m'est égal.
Je vous retrouve dans tout. C'est un genre de panthéisme en fait.
Et souvent vous vous en rendez compte d'ailleurs, parce que je vous le dis.
Mon mode d'expression privilégié dans ces cas-là ? Le SMS ^^ Le SMS bien débile, même qu'on se demande ce qu'il me passe par la tête pour l'envoyer.
J'avoue, c'est un de mes défauts parmi tant d'autres : je suis un peu (beaucoup, passionnément, à la folie...) collante.
Mais c'est pas ma faute, aussi. C'est la faute du monde.
Ce monde qui fait qu'on ne sait plus que dire ce qui ne nous convient pas, et qu'on ne relève jamais ce qui nous plaît. Ce monde qui fait que pour peu que vous étaliez un peu vos sentiments, vous vous placez du même coup dans une position de vulnérabilité.
J'aime rappeler aux gens que j'aime, que je les aime. Même si je ne le dis pas toujours ouvertement. J'essaye de le faire comprendre. Et j'espère y réussir.
Alors il y en a certains qui doivent se dire, au bout d'un moment "c'est bon, on a compris, lache-nous !"

C'est que je sais tellement à quel point rien n'est acquis.Que ça m'en fait souvent peur.
J'ai besoin de réactiver ces sentiments. Pas ceux que je ressens. Mais celui que vous ressentez peut-être, de plaisir ? de sécurité ? quand je me manifeste.
Parce qu'on ne sait jamais, s'il se lèvera demain ou non. Le soleil.

On commence à le savoir, ma dernière histoire d'amour s'est mal terminée. Ce fameux mercredi où je me suis entendue dire "j'ai plus de sentiments pour toi", textuellement.
Dans l'absolu, rien d'original. Ca arrive à tout le monde, tout le temps. Et puis, ce genre de choses, ça se sent arriver. On ne se réveille pas, un beau matin, en se rendant compte que tout a disparu... Ben il faut croire que c'est le cas, pour certains.
Parce que si ça n'est jamais très agréable d'être celle qu'on laisse sur place, ça l'est encore moins quand on n'a rien vu venir.
Bah ouais, mais ma pauvre fille, si tu te voiles la face...
En même temps, comment aurais-je pu le voir venir, quand pas plus tard que le dimanche précédent, trois jours avant donc, je m'étais entendue dire "qu'il ne s'approche pas trop de toi. Je ne suis pas prêt de céder ma place :o)".
C'est quelque chose d'étrange, les sentiments. Et même si je n'y connais pas grand chose, j'ai du mal à concevoir qu'en l'espace de trois jours, on puisse passer aussi radicalement d'un état à l'autre, surtout quand aucun élément perturbateur n'est venu s'insinuer dans l'intervalle...

Mais on parlait d'amitié là, non ?
C'est que, voyez-vous, la frontière - si frontière il y a - est tellement mince...
Ce petit écart, j'en avais besoin. Parce que même si ça n'est pas le seul, l'unique, c'est un des événements qui m'a fait prendre conscience d'à quel point rien n'était jamais acquis. Qu'il fallait se battre, oui, se battre, pour préserver ce qu'on aime.
Car une fois qu'on l'a apprivoisé, ce renard, ce serait dommage de le laisser mourir de faim.
Et là, peut-être que je m'autoriserais à corriger St Ex. Parce que pour moi, ça n'est pas du temps perdu, le temps qu'on consacre à ses amis. Même si, tôt ou tard, il faut partir.

-Alors tu n'y gagnes rien !
-J'y gagne, dit le renard, à cause de la couleur du blé.

*

Depuis quelques temps, je n'arrête pas. De dire que je tourne en rond sur ce blog. Pas que ça me dérange, vu que j'y déverse le trop plein de mes émotions. Mais je me dis que parfois pour d'autres, ça doit être rébarbatif. Parce que je dis tout le temps la même chose.
Parce que mes histoires sont partagées, grosso modo, entre deux leitmotivs.
Je me sens seule, aimez-moi.
Mes amis, je vous aime.
Je dis ça tout le temps. De plein de façons différentes, mais c'est toujours la même chose. Mais peut-être n'est-ce pas plus mal. Peut-être que comme ça, ça finira par rentrer ^^ Et puis aussi, je le disais pas trop loin plus haut, j'ai besoin de le redire. Encore et encore. Parce que si moi je ne peux jamais être sûre de rien, à tel point que ça m'angoisse, et bien j'ai envie de faire ce que je peux pour vous en préserver, de ces angoisses, vous que j'aime.
J'espère que ça marche.

*

Un très beau texte, Le Petit Prince.
Je m'adresse une dernière fois à vous, dans ce post du moins, vous que j'aime.
Si vous passez par là en coup de vent, que vous n'avez pas vraiment le temps de vous attarder sur ce post encore bien long pondu par l'autre petite là, alors repassez. Mais lisez-le. Pas forcément le post dans son intégralité, mais lisez au moins ce passage du Petit Prince.
Imprimez-le, localisez-le dans votre exemplaire qui traîne dans la bibliothèque, oublié depuis le temps de l'école primaire. Et lisez-le. Parce qu'il en vaut vraiment le coup.
Pensez à vos amis en le lisant. Et à moi peut-être, qui sait...
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21 février 2007 3 21 /02 /février /2007 19:11
"Would you like company ?"
Michael rolled his eyes. "Sometimes to the point of obsession."


*

"I just... I get so sick of the We People."
"The what ?"
"The We People. They never say I. They say 'We're going to Hawaii after Christmas' or 'We're tacking the dog to get his shots.' They wallow in the first person plural, because they remember how shitty it was to be a first person singular."


Armistead Maupin, Tales of the City.
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21 février 2007 3 21 /02 /février /2007 11:46
Un sujet banal pour une fille ordinaire. Et pourtant...

Comme on se le répète souvent dans l'Elite, les prénoms n'ont pas d'orthographe.

Mais les noms ont du sens.

Me connaissant, on pourrait s'attendre à ce que je fasse une jolie distinction entre nom et prénom. La distinction bien profonde à laquelle personne ne pense à première vue, parce qu'en fait tout le monde s'en fiche.
Et bien non ^^
Je reprends des formulations qui ne sont pas de moi, mais à vrai dire, "les noms ont du sens", dans ce cas ça peut être aussi bien les prénoms que les noms de famille.

Un sujet qui a été remis sur la table hier, au fil de plusieurs conversations. Différentes. Avec des gens différents. Et pas forcément de liens entre eux.
A ce qu'on dit, le hasard n'existe pas ^^

J'aime les mots. J'aime en savoir le plus possible sur eux, je les observe, je fouille, je creuse pour mieux les connaître. Parce que les mots qu'on emploie reflètent énormément de choses sur notre conception du monde, nos pensées, nos sentiments.
Parce que dans un certain contexte untel va employer celui-ci, et jamais celui-là. Parce que justement, aujourd'hui il a employé celui-là, et que ça veut forcément dire quelque chose.
Tant de choses qui peuvent transparaître d'un simple "bonjour".

Ces mots, employés consciemment ou non, peuvent dévoiler énormément de choses sur un personnage dans son actif.

Maintenant, il y a cette science beaucoup moins exacte, mais peut-être tout aussi fascinante, qui consiste à chercher des traces de cette personnalité dans les noms des gens. Dans leur passif.
Quand j'ai commencé à m'intéresser à l'étymologie, je me suis bien sûre plongée dans l'origine et le sens des prénoms. Le mien d'abord, celui des amis et de la famille ensuite. Puis d'autres, par recoupements, par ressemblances.
C'est fou comme, quand on y regarde bien, les profils attachés à tel ou tel prénom peuvent correspondre aux gens parfois.
Ca m'a toujours frappée.
Et pourtant, quand on décide de donner un nom à son enfant, on est à mille lieues de savoir ce qu'il deviendra, quel sera son caractère...
Je n'ai jamais compris comment ça pouvait marcher ^^

Elle est débile, cette réflexion. Parce que c'est sans doute comme tout. Si on veut trouver des ressemblances, des points communs, on les trouve. L'homme et ses symboles...

Mais quand même ^^

Ce qui fait que j'aime bien appeler les gens par leur prénom.
Bah comment veux-tu les appeler sinon ?
N'oublions pas que l'immense majorité d'entre-vous, mes lecteurs (ça fait bizarre de dire ça), pour ceux qui se manifestent du moins, je vous connais par le biais d'Internet. Et qui dit Internet dit très souvent pseudo.
Pourtant, dès que je commence un peu à connaître les gens, je préfère utiliser leur prénom, si joli que soit leur pseudo. Après, il y a sans doute une question d'habitude, mais je ne sais pas.
Je n'aime pas trop non plus utiliser les diminutifs. J'aime les prénoms dans leur forme pleine. Je suis désolée Sweetheart, je n'ai pas d'explication quant au fait que ton nom soit le seul que j'abrège. Il va me falloir fouiller un peu plus encore.

C'est marrant, juste au moment où j'évoque le fait de préférer utiliser les prénoms plutôt que les pseudos, je me sers d'un surnom.

Prénom, nom, surnom, nous voilà à Rome ^^

Dans l'usage que j'en fais, il y a une énorme différence entre le pseudo et le surnom.
   Le pseudo, c'est un peu le "prénom virtuel", celui qui vous est imposé en quelques sortes, quand quelqu'un vient vous voir pour vous dire "Bonjour, je suis Fawkes".
Fawkes, c'est peut-être celui qui me colle le plus à la peau, depuis Poudlard.org
J'ai eu beau en changer, tout le monde (du moins, les gens qui m'appellent) continue à l'utiliser. En même temps, si je venais demain en vous disant "Maintenant, appelez-moi Ondine", je pense qu'il y a peu de chances pour que ça marche ^^
   Le surnom, c'est pas pareil. Parce que, en général du moins, on ne se donne pas de surnom à soi-même. Ce sont les autres qui vous le trouvent. Pour ça, j'en ai quelques uns, qui ont tous leur histoire, et qui, bien souvent, ne sont utilisés que par une seule personne. Nouillette, Ramen, Petite Ecureuille...
J'en utilise quelques uns pour certains amis, mais très peu. Et là encore, ils ne s'adressent qu'à une personne, et une seule. Pas possible de les recycler.

Un surnom en général, ça se trouve grâce à une anecdote, une histoire qui marque, une sonorité qui plaît, et bim! Voilà Florian transformé en Ma Boule de Gum.
Ces surnoms, je ne les utilise quasiment que par écrit. Et surtout, quand la situation d'énonciation a quelque chose en commun avec le moment où ce surnom a été trouvé.
Mais un surnom, aussi affectueux que ça soit, ça reste très abstrait.

Quand je dis abstrait, c'est le sens "qui fait abstraction de" qu'il faut entendre. C'est son sens originel, seulement l'imaginaire généré par l'art abstrait l'a peut-être un peu occulté.
Un surnom en général, ça ne fait référence qu'à un seul aspect de la personnalité de quelqu'un, aspect envisagé isolément par rapport à la foultitude d'autres choses qui composent un personnage.
Car nous ne sommes, peut-être, que la somme des images que les autres se font de nous.

Cette digression sur les surnoms peut sembler arriver comme un cheveu sur la soupe. De toute façon cette fille, elle est bordélique. Elle parle d'un truc, puis d'un autre, on comprend plus rien.
Mais cette digression, pour moi, était nécessaire.
Parce que c'est seulement quand on a saisi l'importance de cette dimension abstraite dans le surnom qu'on peut comprendre, peut-être, pourquoi je leur préfère de loin les prénoms, en forme pleine plus généralement.

Quand on donne un surnom, en général, on le donne à quelqu'un pour le différencier des autres, lui montrer à quel point il est spécial.
Des Florian, il y en a plein. Des Boules de Gum, sans doute beaucoup moins.

A priori, toutes nos pensées sont abstraites. On a besoin d'isoler des éléments, pour pouvoir parler, ne serait-ce. Le mensonge au sens extra moral.
C'est quand on a pris conscience de ça qu'on a franchi un pas important dans notre rapport à la langue, notre rapport aux autres. Mais aussi qu'on peut se sentir démuni par rapport à nos propres limites.

Une fleur, l'absente de tout bouquet !

Parce qu'on ne peut pas (on ne doit pas ?) considérer les gens comme un tas d'abstractions qu'on met dans un même sac. La nature humaine est beaucoup plus complexe.
Mais comment les nommer alors ?

Si je ne me posais pas autant de questions, la vie serait peut-être bien plus simple. Je pourrais utiliser n'importe quel mot, n'importe quand, et peut-être même qu'on me comprendrait.

Il faut croire qu'Annankè m'avait réservé une autre moïra...

Moi, ou comment une chose comme un simple mot, un simple prénom, peut avoir tellement d'importance.

Des pensées sans contenu sont vides, des intuitions sans concepts, aveugles.

Mais cette faculté de réflexion, qu'on pourrait rebaptiser don de se prendre la tête pour rien, j'y tiens quand même, dans un sens.
Parce que si je suis capable de dramatiser de petites choses, je suis aussi capable de donner une dimension extraordinaire à d'encore plus petites choses.

Et c'est peut-être ça qui me donne envie de me lever le matin :o)
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20 février 2007 2 20 /02 /février /2007 16:11
Il y a des jours, comme aujourd'hui, où j'ai envie de parler.
J'ai envie d'écrire, de faire sortir tout ça de mon esprit.

Seulement il y a des jours où cela m'épuise, de trop penser, de ne faire que ça.

Y'en a qui vont se dire que c'est bien une débilité d'étudiant en fac, de s'épuiser à réfléchir. C'est pour justifier leurs emplois du temps indignes d'un élève de maternelle.

J'ai pas envie de me justifier sur ce point. J'ai envie de dire des choses, mais essayer de les formuler me vide.

Dans ces cas là, ce que je fais, c'est que j'ai recours aux mots des autres.

Cette fois, ça sera Giraudoux. Ondine, la pièce que je préfère. Pour tout un tas de raisons, chaque ligne, chaque mot me bouleverse.

Acte troisième, scène sixième. Le chevalier, la chevalière...

Hans : [...] Il n'y aura qu'une Ondine, toujours la même, et qui m'aura oublié... Cela aussi n'est pas juste...
Ondine : Justement. Rassure-toi... J'ai pris mes précautions. Tu me reprochais parfois de ne pas varier mes allées et venues dans ta maison, de ne pas varier mes gestes, de marcher à pas comptés. C'est que j'avais prévu ce jour où il me faudrait, sans mémoire, redescendre au fond des eaux. Je dressais mon corps, je l'obligeais à un itinéraire immuable. Au fond du Rhin, même sans mémoire, il ne pourra que répéter les mouvements que j'avais près de toi. L'élan qui me portera de la grotte à la racine sera celui qui me portait de ma table à ma fenêtre, le geste qui me fera rouler un coquillage sur le sable sera celui par lequel je roulais la pâte de mes gâteaux... Je monterai au grenier... Je passerai la tête. Eternellement, il y aura une ondine bourgeoise parmi ces folles d'ondines. Oh ! qu'as-tu ?
Hans : Rien, j'oubliais.
Ondine : Tu oubliais quoi ?
Hans : De voir le ciel bleu... Continue !
Ondine : Elles m'appelleront l'humaine. Parce que je ne plongerai plus la tête la première, mais que je descendrai des escaliers dans les eaux. Parce que je feuilletterai des livres dans les eaux. Parce que j'ouvrirai des fenêtres dans les eaux. Tout déjà se prépare. Tu n'as pas trouvé mes lustres, ma pendule, mes meubles. C'est que je les ai fait jeter dans le fleuve. Ils y ont leur place, leur étage. Je n'ai plus l'habitude. Je les trouve instables, flottants... Mais ce soir, hélas, ils me paraîtront aussi fixes et sûrs que le sont pour moi les remous ou les courants. Je ne saurai au juste ce qu'ils veulent dire, mais je vivrai autour d'eux. Ce sera bien extraordinaire si je ne me sers pas d'eux, si je n'ai pas l'idée de m'asseoir dans le fauteuil, d'allumer le feu du Rhin aux candélabres. De me regarder dans les glaces... Parfois la pendule sonnera... Eternelle, j'écouterai l'heure... J'aurai notre chambre au fond des eaux.

Moi, on aurait dû m'appeler Ondine...
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18 février 2007 7 18 /02 /février /2007 14:10
Pour écrire mon post précédent, il a fallu que je fouille les archives de tazoatrekei, une fois encore.

La Citation du Jour, un temps fort de ce blog. Du moins, pour moi.
En fait ce blog à la base, il était destiné à raconter nos frasques lycéennes, avec mes Moi ES et S. Et puis la vie a fait son oeuvre, nous voilà maintenant aux trois coins de la région Midi-Pyrénées, nous voyant relativement peu, voire pas du tout en ce qui concerne certaines... (^^)

La période Citation du Jour, ça a un peu été la transition entre tazoatrekei et What is a Youth en fait. Parce que je me suis mise à parler de moi, de mes lectures et de mes réflexions, à défaut de pouvoir rendre compte du délire Elitiste de la journée, étant donné qu'il n'y en avait plus.

Tout à l'heure donc, après être allée chercher cette citation de Bruno Betheleim, je suis allée relever toutes les citations que j'avais publiées sur ce blog.

C'est marrant, parce que certaines m'étaient sorties de la tête. Ainsi que les réflexions que j'y avais attaché. C'est vachement utile une pensine, quand même ^^
Ma mémoire fonctionne de façon bien étrange et sélective par moment. M'enfin ^^ Un mélange du tonneau des Danaïdes et du verre de Nadia Jetski.

J'ai donc relevé ces citations, et me suis dis que j'aurais bien envie de les poster, comme ça, pêle-mêle.
Et en me connectant à l'espace privé d'over-blog, je me suis rendue compte qu'on y était déjà.
Il centesimo post (et oui, y'a pas qu'en français qu'on est envahi par les anglicismes ^^).
Et je me suis dit que ça tombait pas mal, un petit retour aux sources, pour un centième post ^^


"On met des fils de fer autour des pelouses pour arrêter les gens qui vont y déposer des statues."
Edgar Degas


"Qu'est-ce qu'un ami ? Une seule âme résidant dans deux corps."
Aristote


"We run like a river to the sea
Like a river to the sea."

U2


"Les Robins, c'est toujours bien :D (ça rime, donc c'est vrai)"
Zaza.


"Bold Lover, never, never canst thou kiss,
Though winning near the goal - yet, do not grieve;
She cannot fade, though thou hast not thy bliss,
For ever wilt thou love, and she be fair! "

John Keats

"Pour être vraiment médiéval, il ne faut pas avoir de corps. Pour être vraiment moderne, il ne faut pas avoir d'âme. Pour être vraiment grec, il faut être nu."
Oscar Wilde

"On se fait rarement rire seul parce qu'on se surprend difficilement soi-même."
Paul Valéry

"Oui, non, mais, en fait non ^^"
Allam

"Tu n'es pas seulement un lâche, tu es un traître aussi, comme le laissait deviner ta petite taille...!"
OSS117

Manny : Tu crois que c'est vraiment ça, la fille qu'il me faut ?
Sid : Ben ouais, elle est hyper rigolote et toi t'es hyper ennuyeux : vous vous complétez l'un l'autre.

L'Age de Glace 2

"Quand Fawkes passe, tout le monde trépasse."
Guizmo

"There is no happiness like that of being loved by your fellow-creatures, and feeling that your presence is an addition to their comfort."
Janet

"Ce qui nous rachète, nous autres êtres humains, et ce qui nous rend notre humanité, c'est notre sollicitude envers ceux que nous aimons."
Bruno Betheleim

"Toutes les chansons ont une fin, est-ce une raison pour ne pas en apprécier la musique ?"
Les Frères Scott.

"Quelle que soit la réalité, l'enfant qui écoute des contes de fées en vient à croire que, par amour pour lui, son père est prêt à risquer sa vie pour lui rapporter le cadeau qu'il désire par-dessus tout. Le même enfant croit en même temps qu'il est digne de ce dévouement, parce qu'il serait lui-même prêt à sacrifier sa vie par amour pour son père. Ainsi, l'enfant grandira pour apporter paix et bonheur même à ceux qui ont le malheur de ressembler à des bêtes. En se comportant ainsi, l'enfant, plus tard, assurera son propre bonheur et celui du partenaire de sa vie, ainsi que celui de ses parents. Il sera en paix avec lui-même et avec le monde."
Bruno Betheleim

"No man is an island, entire of itself
every man is a piece of the continent, a part of the main
if a clod be washed away by the sea,
Europe is the less, as well as if a promontory were,
as well as if a manor of thy friends or of thine own were
any man's death disminishes me, because I am involved in mankind
and therefore never send to know for whom the bell tolls
it tolls for thee."

John Donne

"Pour [s'assurer le bonheur], il faut aller au-delà de son isolement et établir un lien avec l'autre. Le moi sans le toi vit une existence solitaire quel que soit le plan supérieur qu'ait atteint son existence."
Bruno Betheleim

"Preserve me from the enemy who has something to gain, and from the friend who has something to lose."
T.S. Eliot

"Teach us to care and not to care. Teach us to sit still."
T.S. Eliot

"There is one who remembers the way to your door : Life you may evade, but Death you shall not."
T.S. Eliot

"The only wisdom we can hope to acquire is the wisdom of humility."
T.S. Eliot

"Pain is a gift. Humanity, without pain, would know neither fear nor pity. Without fear, there would be no humility, and every man would be a monster. The recognition of pain and fear in others gives rise in us to pity, and in our pity is our humanity, our redemption."
Dean Koontz

"You cannot find peace by avoiding life."
Virginia Woolf

"Le Client est Roi, mais le client est Con."
Proverbe Sébastonique

"I've seen fire and I've seen rain
I've seen sunny days that I thought would never end
I've seen lonely times when I could not find a friend
But I always thought I'd see you again."

James Taylor

There was once a dream that was Rome. You were my Rome, and now I'm longing for the hero who will save my dream.

"I went to the woods because I wanted to live deliberately... I wanted to live deep and suck out all the marrow of life ! To put to rout all that was not life... And not, when I came to die, discover that I had not lived..."
Henry David Thoreau

"Ambition is the last refuge of failure."
Oscar Wilde


A y regarder de plus près, j'ai l'impression qu'elles disent toutes la même chose, ces citations.
Finalement, c'est vrai que je passe mon temps à radoter.
C'est peut-être que dans tout ça, se cache la chose essentielle. Insaisissable, peut-être.
Le message unique.

Laissons les générations futures s'en dépêtrer ^^

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18 février 2007 7 18 /02 /février /2007 11:09
Ca fait du bien d'être malade de temps à autres.

Ben ouais, repos forcé. Tout fonctionne au ralenti. Du moins, quand ça fonctionne.
Hier, j'ai littéralement passé une journée de larve.
J'ai passé ma journée dans mon lit ou dans un fauteuil. A lire un peu, Tales of the City, mais pas trop, parce que ça fatigue.
Alors du coup, j'ai fait ce que je n'avais pas fait depuis un petit moment maintenant : me caler devant la télé, et ingurgiter bêtement.

C'est abrutissant la télé. Mais parfois, ça ne fait pas de mal de s'abrutir un peu.
J'ai passé une bonne partie de l'après-midi devant M6. Cette espèce de jeu japonais bizarre dont j'ai encore oublié le nom, Caméra Café, Kaamelott (ce que c'est bon Kaamelott quand même ^^).
Schéma assez pitoyable de la fille complètement avachie au fond de son lit, avec ses boules chinoises dans les mains.

Enfin à la base, elles n'étaient pas censées être à moi, ces boules. Je les avais achetées pour Seb, mais j'ai oublié de les prendre avec moi quand je suis allée le voir à Toulouse. En même temps, c'est tant pis pour toi, t'avais qu'à passer à la maison. Bref, j'ai voulu voir si c'était vraiment déstressant. Et du coup j'ai passé l'après-midi avec ces engins dans la main, tantôt à droite, tantôt à gauche. Ce qui fait que maintenant, bah je ne peux plus les lui offrir. J'imagine que des boules anti-stress, ça a quand même un truc d'un peu personnel, et du coup celles-ci se sont habituées à ma main. C'est pas grave, maintenant je sais où en trouver d'autres.
Tout ça pour dire que je ne sais pas si ça me déstresse vraiment au fond (de tout façon, y'a du travail^^). J'en fais à peu près ce que je veux de ces boules. Je les fais tourner dans ma main avec une facilité aussi déconcertante que s'il s'agissait de mon stylo. Ca doit être une question d'habitude. Je suis tout le temps en train de tripoter quelque chose. J'ai toujours la main fourrée quelque part.

Je suis vraiment désolée, j'ai beau y réfléchir dans tous les sens, je ne vois pas comment parler de cette histoire de boules chinoises sans que ça puisse être interprété... XD

Cette manie de devoir toujours tripoter quelque chose, c'est comme n'importe quel manie. Un psychotrope (psychè, l'esprit et plus ou moins tropein, tourner). Un moyen de penser à autre chose que ce qui nous préoccupe. Ou mieux, de ne penser à rien. Et parfois, ça soulage.

Pendant ma léthargie, j'ai aussi eu l'occasion de regarder 50 minutes inside, sur TF1. Une sorte de magazine people. Il y avait un sujet sur Mathilde Seigner, en relation avec son nouveau film, Danse avec lui, qu'il faut absolument que j'aille voir (bah ouais, un film avec des chevaux, ça m'intéresse ^^).
Dans ce sujet, Mathilde parlait de son amour de la nature en général, et des chevaux. Si elle aime tant monter à cheval c'est que, et j'aurais tendance à partager son avis sur la question, c'est un moment de liberté totale. Un moment comme il y en a trop peu, où on arrive enfin à faire le vide.
J'imagine que cette sensation, on peut la provoquer de plusieurs manières, en pratiquant à peu près n'importe quelle activité.
J'ai jamais été une grande cavalière. C'est un peu comme pour tout. Je trouve beaucoup d'intérêt aux choses, mais il n'y a pas de domaine dans lequel j'excelle particulièrement, pour lequel je montre quelque prédisposition que ce soit. J'ai de longs doigts taillés pour le piano, mais ça ne m'a jamais traversé l'esprit d'apprendre à en jouer. C'est dommage, mon père joue très bien, il aurait pu m'apprendre. Au lieu de ça, bah je me sers de mes longs doigts pour faire tourner des boules dans ma main XD

Je ne suis plus montée depuis l'été 2005, une balade avec le boubou cheval de Gaëlle ^^
En fait, quasiment pas depuis mon accident. Le temps de la convalescence d'abord, puis la difficulté à caser des heures dans mon emploi du temps, à trouver un club, à intégrer tout ça dans mon budget...
Bref, je pense que si je remonte un jour, ça sera plus pour faire des balades qu'autre chose.
Ca me manque plus qu'il n'y paraît. D'un point de vue sentimental peut-être, mais aussi parce qu'il est possible que j'en aie réellement besoin.
Je me souviens d'un passage de la Psychanalyse des Contes de Fées, par Bruno Betheleim, que j'avais cité sur tazoatrekei (il faut dire que j'ai eu ma phase, pendant un temps la "citation du jour" a carrément été sponsorisée par ce cher Bruno ^^), qui évoquait de possibles raisons pour expliquer cet attachement que certaines jeunes filles peuvent avoir pour les chevaux :

"Satisfaction indirecte contre recognition consciente".

"De nombreuses petites filles d'un groupe d'âge plus avancé (NdM: il parlait précédemment de très jeunes enfants) sont très intéressées par les chevaux ; elles jouent avec des chevaux-jouets et tissent autour d'eux des fantasmes compliqués. Lorsqu'elles sont plus âgées, si elles en ont l'occasion, leur vie semble tourner autour des vrais chevaux ; elles s'en occupent très bien et semblent incapables de s'en passer. Des recherches psychanalytiques ont révélé que cet engouement excessif pour les chevaux peut compenser certains besoins affectifs que la fille essaie de satisfaire. Par exemple, en contrôlant cet animal puissant, elle peut parvenir au sentiment qu'elle contrôle le mâle, ou l'animalité qui est en elle. Il est facile d'imaginer ce que ressentirait une jeune fille qui prend un grand plaisir à monter à cheval, et ce qu'elle ressentirait dans son amour-propre, si on la rendait consciente du désir qu'elle extériorise en s'adonnant à l'équitation. Elle serait accablée, dépossédée d'une sublimation innocente et agréable, et passerait à ses propres yeux pour un être dépravé. En même temps, elle serait fortement poussée à rechercher pour ces pressions internes un autre exutoire, tout aussi efficace, qu'elle ne serait pas forcément capable de maîtriser."


Je me souviens avoir bloqué sur ce passage quand je l'ai lu ^^ Ceci dit, ça ne me paraît pas complètement capillotracté. Je parlais au-dessus de cette sensation de liberté quand on est à cheval, rien d'autre n'existe. L'esprit qui se vide totalement. Et à vrai dire, même si je n'avais pas intégré ce passage à mon post, l'enchaînement des choses serait resté le même. Je ne sais pas vous, mais s'il y a un moment où je me sens bien, vidée de toute angoisse, c'est au réveil d'une nuit d'amour. Surtout s'il dort encore.
Je ne parle pas du coup d'un soir, comme ça, pour se défouler. Je parle de ce moment tendre, avec celui qu'on aime, et surtout qui vous aime.

Le lendemain, si j'en viens à passer devant un miroir, ça me gène peut-être moins que d'habitude. Je me trouve une peau plus douce, des yeux plus pétillants, une silhouette peut-être moins squelettique que d'habitude...
En un mot comme en onze, je me vois comme j'aimerais que les autres me voient.

J'ai eu l'occasion hier encore de discuter avec Elodie, ma Xyxy d'amour exilée loin là-bas en Alsace, de ma vie sentimentale désastreuse du moment. On en arrive toujours au même point.
Ca ira mieux quand tu auras quelqu'un, ma fille.
Qui vivra verra, comme on dit.
C'est bien, les dictons populaires. Y'en a toujours un pour vous sortir de l'embarras ^^

J'ai besoin de cette petite étincelle, celle qui me dirait "C'est lui, fonce".
Parce que rien de grand ne s'est accompli dans le monde sans passion.

Une noisette de passion dans une coque de raison, voilà ce qu'elle est, cette fille.

En plus de ça, elle est pas maline, elle devrait pas écrire quand elle est malade pour espérer qu'on puisse la comprendre. Mais bon, ça aussi c'est elle ^^
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